VOS PAPIERS

De Maeseneire,
entreprise de transport "conduite" de main de maître

La" flotte" des transports De Maeseneire (Photo : D.R.) .

IL est comme cela des idées machistes toute faites : à savoir, par exemple, qu'une entreprise de transport ne peut être dirigée que par un homme. Eh bien un cinglant démenti nous vient d’un exemple tiré de la zone industrielle d’Etampes, cette charmante petite ville du sud de l'Essonne où la mairie s'abrite fièrement dans un bâtiment aux allures moyenâgeuses et où les amateurs d’art se régalent lors de la visite de deux de ses églises : les transports De Maeseneire, grosse d’une « flotte  » de six camions, viennent battre en brèche bien des idées reçues puisque c’est Madame Catherine Leschiera qui mène l'affaire d'une main de maître ou, si elle nous le permet et si l'on veut adapter notre langage à la mode du temps, d’une main  de « maîtresse ».

Il s’agit d’une entreprise familiale puisque c'est le père qui l’a fondée en 1987 déjà. Familiales, l'entreprise l’est assurément puisque à côté du pater familias, l'époux de madame Lieschiera ainsi que son frère sont aussi conducteurs. Les camions De Maeseneire sillonnent toute l'Europe, l'Espagne, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l’Italie, la Belgique… Parmi ses principaux clients, la cartonnerie Somodem, installée à Angerville, et la société Faurecia spécialisée dans la fabrication de sièges automobiles et employant 3500 personnes  de la région. Cette entreprise fournit des équipements à Renault, Peugeot, Citroën…

Catherine Leschiera est maintenant âgée de 38 ans : « Le transport ? Je suis née dedans. Puisque ma mère secondait déjà mon père alors que celui-ci parcourait les routes. » Dans les années 1992, après avoir passé un baccalauréat de secrétariat, avoir travaillé dans une banque puis avoir été secrétaire médicale dans l'hôpital psychiatrique, située sur le plateau dominant la ville, elle vient aider un peu sa mère. Un an plus tard, elle y fait un vrai mi-temps. Et en 1995 à cause de la maladie, elle doit prendre les rênes à plein temps : « Mon père, qui a  toujours été le chauffeur, avait passé la main à sa femme et c’est maintenait sa fille qui assure la permanence… »
Comment accepte-t-il les ordres de sa « patronne » ? « Cela se fait tout naturellement, même si parfois il apporte ses critiques. C’est dans la tradition des chauffeurs routiers. Mais à 58 ans, il accepte bien les consignes je lui transmets. En fait, il n'y a pas beaucoup de problème dans notre entreprise. Tous nos conducteurs sont de bons professionnels et que chaque individu apporte beaucoup à l'entreprise. Nous sommes en fait une  « boîte » sympathique… »

Et la sympathie qui transparaît dans la voix même de Catherine Leschiera, c’est tout son secret pour bien
« conduire » son entreprise qui a décroché, haut la main, son certificat qualité.
 
 

E .E.
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