MOBILIER DE BUREAU

Cider fait la preuve par l'ISO 9000

 « NOUS sommes catalogués, confie Albert Menier, le p.–d. g. de Cider, comme des fabriquants de mobilier, suivant le code 361 C. Je suis même membre du comité directeur des fabriquants de meubles. Or, je suis un fabriquant sans usine… »

En effet, ce n’est pas dans ses locaux situés aujourd’hui aux Ulis que sont réalisés les dessus de table, chaises, tubes, volumes divers qui font le renom de cette société née en 1976 et qui, du quartier parisien de la gare du Nord, a émigré à Issy-les-Moulineaux avant de revenir dans la capitale, avenue Montaigne, et enfin de creuser son « trou » dans ce coin de l’Essonne.

Et Albert Menier de continuer : « En fait, nous faisons appel à des sous-traitants. Lorsqu’un client a besoin de matériel, nous nous rendons sur place, nous écoutons ses désirs, nous prenons des mesures… Puis nous revenons pour y assembler ce qu’entre temps nous avons inventé et fait fabriquer suivant un cahier des charges bien précis : ici chez un ébéniste industriel pour les dessus de bureau, là chez un tapissier pour les chaises, là encore dans une usine spécialisée dans la fabrication de tubes, de cadres ou d’armoires… »

Or, on le voit, tous ces ateliers, très spécialisés, n’ont rien de commun entre eux et sont même disséminés sur tout le territoire : « Les sièges viennent de Mont-de-Marsan, car la majorité des chaises d’appartement viennent du Sud-Ouest où, autrefois, abondaient les forêts de hêtres, bois dans lequel elles étaient traditionnellement taillées. Les tubes, quant à eux, viennent d’Alsace ou d’Allemagne ; la menuiserie industrielle de Belgique, des régions de Chartres ou de Saint-Quentin. Enfin, les volumes métalliques, du genre armoire, de la région de Lyon ou de celle de Dieppe. »

Réfléchir sur notre organisation interne

Ainsi Cider a pu tenir ferme face à la crise qui a durement touché ce secteur pendant sept ans, au point de faire baisser le marché de 40%, Albert Menier n’y voit donc que des avantages : « La diversité de nos sous-traitants, qui ont chacun leur savoir-faire, nous oblige constamment à évoluer. Et si nous avons pu faire face à cette crise, c’est précisément parce que je ne suis pas le directeur d’une usine avec tous ses équipements lourds qui imposent telle ou telle fabrication et en interdit telle autre. Sans compter les inévitables problèmes d’investissement… Notre problème n’est donc pas de vendre un type de produit déjà fini et qu’il faut caser coûte que coûte, mais il est d’aménager des bureaux suivant la demande précise d’un client.

« Or, et puisque nous avons recours à divers sous-traitants, nous devions résoudre un premier problème fort simple : comment assembler des produits qui viennent de Strasbourg, de Dieppe ou de Mont-de-Marsan ? Nous avons dû trouver une méthode qui permette d’être compris par tous ceux à qui nous nous adressions. Nous avons été amenés, ainsi, à réfléchir sur une organisation structurelle interne fiable.

« De plus, la crise nous poussait plus que jamais à tenir les promesses que nous avions faites à nos clients et à leur installer en temps et en heure le mobilier souhaité. D’où, encore, la nécessité de mettre en place cette organisation stricte nous permettant de lancer nos commandes pour que tous les produits arrivent en même temps. Cette organisation ne pouvait passer que par l’application du référentiel de l’ISO 9 000. »

A cette réflexion sur l’organisation interne de l’entreprise s’en ajoutait une autre, concernant le marché celle-là : « Nous travaillons avec de grands comptes. Ces derniers sont de plus en plus sensibilisés à la qualité. Et lorsqu’ils lancent des appels d’offre, ils ont tendance à choisir les fournisseurs qui ont la même démarche qu’eux. Aussi, il devenait plus que nécessaire de sauter le pas et d’entreprendre notre démarche qualité ».

Et pour la certification, le choix de Albert Menier s’est fait tout naturellement : « En regardant ce qui se présentait sur le marché, nous avons opté pour AOQC parce que c’était le seul organisme dont les structures souples se rapprochaient des nôtres. Nous n’aurions pas pu supporter une grosse machine, trop embourbée dans son administration antédiluvienne… »

Le résultat de cette démarche ?  « Aujourd’hui, on constate que les produits que nous vendons sont mieux faits, plus « malins », je dirais. Chacun des salariés de Cider est meilleur qu’avant, ne serait-ce que parce que tous se sont sentis concernés par la démarche. Comme dans chaque entreprise, une partie de notre personnel, jusque là, n’avait jamais été consultée. Là, au cours des réunions que nous avons organisées sur la qualité, nous nous sommes aperçu, par exemple, que les magasiniers, que nous avions laissés jusque là dans leur coin, avaient aussi des choses à dire quand nous les interrogions, et des choses intéressantes. Cette démarche a valorisé tout le monde : chacun s’est ainsi senti concerné et chacun, donc, a participé. »

                                                                                                                            E. E.


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