IN MEMORIAM

Nous avons perdu un ami, Yves Laville

Yves Laville lors d'une des réunions de travail du samedi (le deuxième à partir der la droite)

LA rédaction de Présence avait prévu de publier un article sur un groupe de nouveaux auditeurs IRCA.
Voici maintenant une année, c’était en avril 2000, qu’une dizaine de personnes participait à l’une des sessions de formation organisées par MOODY. L’un venait du bâtiment et travaux publics, l’autre du syndicat interdépartemental du traitement des eaux de l’Ile-de-France, d’autres de cabinets de conseils. Et moi j’étais le
« mouton à cinq pattes » puisque historien de formation.

Parmi nous : l’accent du soleil, du sud et du mistral réunis qui n’oublie pas  non plus l’évocation du thym qui se mêle aux senteurs des melons de Cavaillon, et le goût incomparable des Calissons qui annoncent déjà les sources d’eau chaude du cours Mirabeau d’Aix (en Provence, bien sûr).  Yves Laville.

Une fois l’examen final passé, chacun a senti le besoin de renforcer ces liens tissés pendant la rude semaine partagée ensemble, l’accent chantant, avec ses remarques et ses idées toutes personnelles, n’ayant pas été pour rien dans la naissance d’une amitié certaine.

Chacun avait conscience d’une chose : d’être en quelque sorte entre deux époques puisque nous avions été formés suivant la version 1994 des normes ISO 9000, alors qu’une nouvelle version devait être publiée à la fin du semestre suivant, en décembre. Aussi (et l’inspirateur devait en être une autre personnalité du groupe,  Jean-Claude il me semble), très vite les membres décidèrent de se retrouver pour en étudier le nouveau référentiel et s’imprégner de sa philosophie. C’est ainsi que nous devions nous retrouver régulièrement.

Et mois après mois, chacun à son tour, nous avons tous « planché » pour présenter la norme version 2000, chapitre après chapitre : il y en a huit réunions au total. Et mois après mois, le groupe travailla, trois ou quatre heures durant, toujours un samedi matin.

Yves Laville s’était taillé un rôle précieux au sein du groupe puisque, mois après mois, c’était lui qui rédigeait le compte rendu de chacune de nos réunions (nous nous étions, avec lâcheté, reposés sur lui) et, mois après mois, il s’était acquitté fidèlement de ce pensum…

On ne se sait pas comment, très vite s’institua le fait de se retrouver, après le travail, autour d’une des tables du
« resto » du coin : malheur à celui qui ne pouvait y participer. Nous y parlions de tout et de rien, surtout pas de qualité, faisant assaut de nos cultures diverses. Yves Laville n’était pas le dernier à apporter sa pierre à la conversation, mêlant l’accent chantant à nos accents pointus de nordistes…

Or nous ne reverrons plus Yves Laville puisqu’il n’est plus : un méchant infarctus ayant eu raison d’un homme qui nous semblait en parfaite santé et âgé d’à peine la cinquantaine.

Aussi, Lecteur, tu le comprendras, ce mois-ci, nous n’avons pas envie de parler de nous, mais de parler un peu de lui… Notre première pensée est donc pour son souvenir, sa personnalité prenante, ses expériences, ses connaissances, ses idées toujours intéressantes et en avance d’un temps...  Sa générosité.

Bien sûr, le groupe continuera à se voir, se réunir. Mais Yves Laville le sait bien : il va nous manquer, comme il manque déjà à tous les siens.

Jean-Pierre Laverrière
 

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